4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 16:55



A se rencontrer précisément. Dans l’éprouvé. Aux commissures du mot, au corps du geste, au cœur de l’air. Où frémit, où tremble, où blêmit, où s’arrête, la présence. Instantanée, très précisément faite d’elle-même, de son manque, de sa coupure. Saisir d’un mot ce qui n’en est pas, approcher le langage par la voie silencieuse. Impressions distinctes et singulières, enchevêtrées, et de leur contraire habitées, nuancées, contrebalancées, d’accueillir un temps l’espace où rien n’altère, ne distancie. Pause, suspension, respiration. Salutaire écueil en fond d’être, la cale repose, s’épanche, coule l’étanche, n’asseoir d’un fil que l’essence, rien d’autre en son pouvoir retourné, tangue douce sous la langue retrouvée, une île. Parfum distille l’encens au même totem, le lieu d’intime, rejoint par la bande, la fine tranche de vague où s’enveloppe l’infime, pauvre vulnérable vif au contact de l’eau, de l’air, des peaux, file sous la manche un maigre frisson tombé du ciel, pistil solaire, beau, l’os vibre aussi, jusqu’au fond du ventre, au rond du centre, chaud.

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31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 09:47



 

La folie du vent boursouflait mes pensées, face à l'étendue d'eau mouchetée de vagues. J'avais le souvenir sous le nez, d'une femme accostée, d'un à bientôt plein d'imaginables, me rentraient par tous les pores, les images, le vent, les embruns, j'avais la conscience bercée. L'âme percée, coulant d'air endiablé forçant contre les bourrasques, jouant, bataillant, le sang allègre. Un sans le sou s'est assis pas loin, j'ai su après, sans le sou, quand par la marge, à travers les vagues de vent qui déportaient sa voix, j'ai entendu sa demande, sous le camouflet des atmosphères, sous le couvert de sa pudeur, j'ai entendu le son de sa voix, son son sans sou. Il voulait s'installer un jour au sommet de la montagne, là-bas. « Good spot » je lui dis. Le lac battait les cailloux à coups de sac, on se croyait à la mer, à l'océan - good spot je me dis. J'y ai cru moi, à ce regard, j'y ai percé des allées tendres, des comptes sans histoire de sous, sans dessus dessous, une histoire à pas tenir debout, comme dans la puissance de ce vent qui charge, te fonce droit dessus, t'envoie des gerbes d'eau assassines. Je vais pas pouvoir t'aider, won't be able to help you... Rigole ! Tant mieux. You're broke too? Si je suis cassé ? Oui, un peu, mais pas pour des histoires de sou l'ami, si tu savais, un peu cassé sous cette bise dont l'embrun s'agglutine aux chevilles de mes yeux, cassé par une histoire sans dessus dessous, pas la récente, pas l'accostage en soi, non, mais toute la flotte qu'il interpelle, tous les ports qu'il rappelle, la longue, l'histoire de tous mes remous. I'm not that good. Pas assez bien, pas assez callé niveau sou. Pas assez bon pour t'aider. Pas assez bon pour que ce regard porte le son de mon espoir,  pas assez bien pour recevoir la perle aux franges des eaux troubles. M'en veux pas, toujours sympathique. Je dois pas être si mauvais que ça.


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13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 13:55


Sang fiévreux. Soif de mordre. Faim de boire. La main ferme, tremblante, palpite. Elle palpe ce monde. Renverse cette vie. Ta gueule embrase le ciel, embrasse ! Essaye ! Tout à prendre, à partir de l’insu, du doute, tout apprendre.

            Pépiements d’oiseaux, grêles chants agiles, dans le cuivre mat qui fait un fond sonore, où glissent les huiles d’un violoncelle, graciles. Et ton souffle de passion, la certitude d’exister, entre ces côtes qui naviguent, passent les pôles puis reviennent, feu de froid et glace de flammes, frisures gelées aux arrêtes tranchantes et suaves caresses au pli de peau, à franchir les hémisphères, poussé au cul par le vent, la bouche qui souffle dans tes voiles, ouvertes ou fermées, neuves ou usées.

            Le cœur recroquevillé, cherchant l’ombre, matant de loin le tourniquet chamarré où rigolent les Hommes, les autres, les dents tranquilles au fond de leur sourire, les fronts lisse au sommet de leur joie, vies coulantes ou vies croulantes, qui sait.

            Le cœur éclatant, cherchant l’écrin d’argile, l’autre et son regard, son puits de délivrance, ses secrets à toi destinés.


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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 08:45


J’ai bu un soupçon d’étoile

            Au fond de l’ignorance

Vécue

            Dans l’ourlet de joie

L’inaccessible délivrance

 

Etincelle d’espoir

 

J’ai su

            Glissée sous la langue

Ténu filet de distance

            La césure intime

Fidèle

 

            Seule voie d’être

Coupure d’infime

            Qui mêle au monde

  

Plissée sous la gangue

            La cloche de bois

J’ai vu une ficelle

Ténue

L’incompressible émoi

 

            Rebond d’innocence

 

Reçue

D’entre les choix

Sublime portée d’ailes

L’inaccessible délivrance.

 

 


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11 avril 2009 6 11 /04 /avril /2009 14:57


Décalé.

Décalé.

Embarrassé.

Les poids d’orgueil.

Les charges passées.

Les desseins tétanisés.

Etouffé.

Engoncé.

Emprunté.

L’ordre des choses.

La pensée sclérose.

 

Dans les bras, un mouvement fou, déchire une camisole. La tête secouée, repousse au loin les mille mouches d’une obstination. Stérile. Morbide.

 

            Rejoindre. Le mouvement. Fluide. Allers-venues, retours, arrêts, virages, recommencements, renoncements. Libres. La vie qui se fait. T’emmène dans sa ronde à elle. Vibrante. Juste. Renouvelée toujours. Pérenne, agile. S’écoule. S’abandonne aux circulations spontanées de son énergie. Force tranquille. Confiante.

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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 15:22



Quelque chose à ne plus remuer. Laissé là. En nature seule. Long, long, long silence. Longue pause dans le bruit. La plénitude n’a rien de normal. Quelque vide bienvenu, repose en paix, soit-il. Ne refuse pas ce contraste, d’épaule ingénue s’appose un soupir dans le creux du ventre. Toute une vie à chercher la vie. Là dans ce rond fait point chaud doux songe molle seconde. Comme tout repose sur une même nappe de ciel et d’étendue. Là dans cette sonde moule d’enveloppe inonde vogue et coule. Mes chères minutes de vie, mes chères présences à contenir l’ensemble par un soupir dans ce ventre en creux. Mon cher corps, bienvenu d’instant, pauvre hère au sens fragiles, tiède matrice d’existence. Il fait bon respirer. Là dans cette houle pile d’axe en cycle d’ellipse retourné dans l’ouvert. Je suis par. Je suis avec. Je suis en. Je suis dans. Je suis où. Quelque chose à ne plus distinguer. Regroupé là. En commune espèce, commune nature. Le festin d’air, opulence d’espace. Suffirait-elle rondement cette respiration ? Hume le monde au parfum, parfait. Là, au sein de la foule roule l’onde matricule fronde d’esprit plein fume articule. Respiration de chair parlante. Mon cher corps. Ma chère vie. Cette rencontre du dedans. Et ces rencontres du dehors, petit nombre de contact d’humaine vibration. Chère Terre, chers peuples, comme tout compose ce grand soupir au ventre des creux. Le rassemblement horizontal, vertical : nos faims ultimes, vers la même coupole dirigés nos yeux hagards. Là, dans la coupe demi-lune socle mielleux d’argile puits sans fond doux. Hume, les constellations odorantes tombées sur nos errances. Précis précieux, précieuse prescience d’unité. Et circulent sur la nappe des membres rejoints les molécules graines d’être, nous sommes parmi, en lien, liant liés.



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1 avril 2009 3 01 /04 /avril /2009 08:04


Dans l’effort et la dispersion, les nuages ont été oubliés. J’y reviens, dans l’abandon de cette heure, la délivrance d’un renoncement. Etrange la faculté de ne pas sentir le froid, la faim, l’absence. Vitale et morbide. Sauveuse tueuse. A la grisaille uniforme de leur confusion – vains stratus – l’oubli du bleu se fait vite. Tout comme ce visage sans trait, cette allure sans forme, la pâle copie d’un sentiment étale son indifférence, s’allonge jusqu’aux limites inférieurs du paysage, étouffant toute tentative de respiration. Le son mat des senteurs aux chevilles de l’odorat, la frange inerte de l’atmosphère aux abords d’une peau, le silence d’évocation ricochant sur l’arrête de nos lèvres : une blême façade ravalée par les mouvements d’un pinceau sans âme, ennuyé jusqu’à l’os. Il s’y contient l’ensemble et au-delà, comme si cette couverture morose parvenait à envelopper le globe tout entier, d’ici aux hémisphères les plus lointaines. – Elle dit bien la puissance stratégique d’un esprit, cette transformation débordante ! – La première impression, toute de commotion, pousserait à réagir, ladite puissance nécessitant de peu de force pour taillader ce plafond de profondes visions, donnant sur le céladon retrouvé. Et le corps suivrait sans doute. Mais nous aurons manqué d’apprendre ce lieu. Il n’est pas plus désagréable qu’il n’est expression véritable. Eviter son désagrément risque la surdité aux significations de son paysage. Avant d’en fuir l’étouffement, il y a sans doute, dans son rauque murmure d’agonie, une parole qui mérite d’être entendue. C’est une rencontre possible, d’inconfort absolu, mais permission d’un rapport étendu aux intimes de l’existence.

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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 11:00



Le concert des évidences fait son remugle.
    Parachutés là
    aveugles et courroucés
    nus d’emphase à péricliter.
        Sur le sol. Bas terre.
Le tome deux, l’entrée fugace, ton ombre s’agite et tu tends les bras vers le grand œuvre.

        Partout s’agitent en douce les tentacules, s’agrippent à ton bras les veinules. D’inerte puérile, de lances et de javelots, nous jouons à nouveau, de tous les instruments simultanément, grand œuvre n’ai-je pas dit, goélettes pointées vers l’autre continent.
    Ils ont beau dire, belle parole, beau langage, vétustes architectes pour de vétustes phrases, avec quel art l’amphigourique s’éprend de ce qu’il ne dit pas. Elles vibrent parallèles dans ma tête je les attrape et les jette là. J’ai seulement l’œil ouvert, la langue floue et je marque chaque passage d’un signe qui leur ressemble. Nous n’ignorons pas combien d’insouciance il faut. Nous soulevons des pierres pour découvrir des pierres. Nous crions contre le ciel pour transcender nos misères, chimères, rivières de voix étranglées. Nous nous demandons par quelle manière d’astuce, quel ouvrage aura rendu aujourd’hui différent d’hier. Nous aimons tendrement nos points morts de vision. Nous chérissons nos plaies et le sel dont elles s’immolent à contre-jour. Nous en redemanderions de ces pacotilles d’ivresse, de ces penchements de surplomb par-dessus bord, quand la lumière dégueule sur la page, quand la couleur viole les marges et tombe à nos pieds, rendue répandue.
    Folle allure. L’échancrure d’un chemisier sur le marbre d’une peau.
    Sous le ciel. Terre basse à cueillir.
Le tome deux, l’odeur musicale de ta question.
    Où te promènes-tu maintenant ?


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14 mars 2009 6 14 /03 /mars /2009 09:07


Coursives et jointures

Lascives torsures

O le soleil dehors

La vie qui sort

Demande tout

Jette ! Jette !

Vecteur transperçant

Ouvrant l’heure

Respirant territoires

Rêve ou regarde

Il se fait détour

Apparaissance du jour

L’air à venir en brisures

Monde supposé

Là où s’agite

Monde enveloppé

L’usure aimante

Le ciel possible

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28 février 2009 6 28 /02 /février /2009 13:33



C’est de se croire ainsi qui fausse le rapport. S’il ne te reste qu’un seul lieu où te rencontrer, où, donc, rencontrer les autres se limite, que devient ce lieu ? Et que deviennent tes nombreuses géographies, ta multitude ? S’il ne peut être qu’un seul territoire d’identité, où l’existence en propre peut se reconnaître à défaut d’ailleurs, comment respire tout ce qui ne s’y trouve pas ?
         Mille années sous ce toit. Sans voir un visage. Anachorète juvénile, reclus dans sa pauvreté, sa quête nue. L’esprit concentré, chevauchant ses obsessions à travers les siècles, toute impuissance, tout incertitude, toute fragilité d’office conquises comme recueils de vérités définitives. Une autre forme de réponse, de certitude. Pas encore dans le mouvement d’incertain, qui voyage, se déprend, recommence, hésite, se délite. Mais ne s’agrippe pas. Sous toutes leurs formes, les nuages se composent à l’identique : nuages parmi les nuages. Sous toutes leurs formes.
                           Tombées une à une, les couvertures, au fil des âges dépeuplaient la peau, bientôt apparente, touchant l’air, la lumière, l’autre. L’archaïsme des sensations vint franchir les barrières, honorer la palette de franches couleurs, battre la campagne pour un univers où le territoire ne se confond plus à sa représentation, où les règnes s’entrelacent.
                                       L’image change, sans artifices intimes, elle se métamorphose dans l’évidence du geste, le télescopage au monde du dehors. Il faut encore y aller. C’est toute une histoire, véritablement.

Oui, sans le moindre doute, oui. Oh oui. Ouverture ronde et confiante dans le ou et jaillissement vif dans le i pointé vers l’extérieur. Ou-i. Je dis oui. Je dis l’ouverture chaude qui jaillit dans le cri et se jette dehors. Sans le moindre doute. Il n’y a pas l’ombre d’un doute dans ce paysage ouvert comme un désert, avec la même soif sous ce ciel dont la lumière fait des gouttes pointées vers mon ventre accueillant. Je suis là pour ça, maintenant, pour ce grand oui ouvert qui ne doute pas de lui-même et qui s’éructe de ma poitrine comme un cri.


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