25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 16:37


































O peut-être ta maison est-elle devenue ta prison, peut-être ce chemin si doux ne sied plus à ton pas. Décroche la lune, et regarde bien derrière. L’étoffe montée en pièce d’art s’use dans les courants du temps, n’oublie pas de bouger. Fais le tour, inspecte, l’odeur a mille contours, mille détours, rien ne stagne dans le creux de ton lit, il s’écoule en draps liquides, se régénère en cycles ouverts. Frotte encore le monde contre ta peau moirée, souche enfantée de retours et d’ignorance. Putain, c’est l’écorchure des yeux, balafre d’iris et morsure de songe. Il y a toujours ce moment d’impact, ce stuc d’évidence qui frappe entre les deux yeux, l’imparable gifle du sens lorsqu’il irradie de toute sa magnitude. Juste folie revenue, ne laisse pas l’ordre capter ton rire, feinte avec la convenue, bouge. Ils sortiront des toits, sous les soleils aux gueules d’encre, ils chanteront ce qu’ils ont à dire. Ils veilleront aux feux jetés sur l’illusion, ils nieront le paradigme orthodoxe, planteront leurs dents dans sa frange, le saigneront à vif. Marche, tape du pied sur ce chemin rouillé, fais jouer les clavicules. Nous pouvons encore sans rien violenter gagner du terrain, trouver la mesure pleine, où la note est ronde et sonne juste. Nous pouvons nous donner la main, elles y sont assez bien faites. Tais-toi, écoute, c’est de dehors parfois que le dedans s’illumine. C’est d’en bas qu’on s’élève. Ceux qui s’écrivent à travers nous, louvant sous le langage, sont les mots qui gênent les fausses vertus de l’éloquence. J’ai vu ton visage comme s’il n’avait jamais disparu, réapparue dans l’encadrement d’une fenêtre en mouvement, minutes de césure dans la viande des années, étrange rêverie éveillée, t’étais bien là et déjà retournée à l’oubli, aussitôt. Un nuage ton visage parlant du ciel, une ondée ta parole surgie des mers, une caresse ton regard présentant la mémoire adoucie. Sur ma joue droite, le vent du cosmos, légère brise de particules délicates, sous mes pieds tremblement tectonique, lames rougeoyantes de bousculement magmatique, aux fond de mes yeux la trace de ta voix et un petit tas de milliers d’années. Gosse je joue au sable en reconfigurant la carte à chaque marée. Rien ne s’arrête, bouge, dans ce flot de draps liquides où mon lit se réarrange, je tends l’autre joue et accueille les poussières stellaires, les chemins perdus, les voies de garage dont je perce le fond comme cul de sac percé et débouche sur la promesse jusque là invisible. Pénètre-la donc, cette chair avide de tes organes, tous nous pouvons exister et crever la surface, advenir, faire surgir tout ce que contenu nous n’osons. Le précieux peut-être n’est plus, il a bougé, changé de place, alors bouge avec lui, quitte, suit le mouvement du précieux, son mobile, ses vivants motifs, rejoint la danse. Il y a de l’amour dans ces grands sacs.


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