3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 14:25





Retrouver l’importance, la capiteuse nécessité d’y être. Sinon brassage de vent, danse d’occupation, qui ne suffisent pas, ne font pas l’affaire.
    On voudrait sauver l’humanité, et c’est à peine si l’on sait sauver sa peau.
    On voudrait régler le grand problème, et la moindre embûche fait souci.

J’ai beau dénuder, il y a toujours des artifices, des toiles, des paravents. A chaque découverte, à chaque victoire, c’est une autre perspective qui se dessine, repoussant d’autant l’impression d’avoir atteint le nerf de la guerre. C’est une obsession, ce désir d’arriver au cœur des choses. De toucher l’essentiel. Ca n’arrête pas.
Qui sous-tend d’autres aspirations. Devenir meilleur, transcender ce réel qui se refuse à toute poésie, qui s’acharne à nous extorquer nos forces, les substances de nos rêves, qui se fait l’avocat du diable, architecte malin des pièges par lesquels nous devenons finalement ce que nous sommes passagèrement. C’est l’empêchement qui fait grandir – à bonne dose. Passé le seuil, je perds ma conviction. De quoi sommes-nous les virtuoses, quel est ton art du dépassement ? Grandir, s’améliorer, mieux comprendre, agir plus justement, apprendre à accepter. Donner le meilleur de soi.
    Que suis-je en train de faire exactement ?
    Quel est le thème dominant de mes préoccupations ?
    Quelle est l’expérience qui me prend tout entier ? Pour laquelle je sens mon cœur prêt à décupler son énergie ?
    Quel est le rôle, quels sont les rôles qui me rendent vivant ? Non pas ces pièges d’orgueil qui me caressent tout en m’éloignant de moi, mais ces actes, parfois de petite envergure, discrets, qui font que je suis accordé à ce que je me sens être ?

Etre au lieu de l’éveil. S’y rendre, quêter l’entourage qui fait magie. Solitude et volonté ne suffiront pas. C’est en associant les particularités de nos forces, de nos intelligences, de nos désirs, que chacun trouvera le plus grand accomplissement de sa personne, de son projet personnel.

Eloigne-toi un peu de ce jour, de cette semaine, prend quelques mètres d’altitude, et regarde. Où te trouves-tu ? Dans quel paysage ?
    Que puis-je faire pour vous ? En quoi puis-je me rendre utile ?
Comment puis-je nommer précisément cette énergie démesurée qui gît au fond de moi, inutilisée, à quoi se destine-t-elle ?
    Ne passons pas à côté de la réponse. C’est une clef, une immense opportunité. Ce brasier brûle déjà, il n’espère rien de plus qu’à briller sur toutes vies confondues. Il y a tant à faire, tant à aimer, tant à exister, tant à être.

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commentaires

S
"Etre au lieu de l’éveil."<br /> ... Drôle de rythme qui vous emporte, comme si le regard dépassait le paysage, comme si le langage débordait de sa phrase. <br /> Un envoûtement. <br /> Un sens à nos fragilités...<br /> <br /> Oui jolie rencontre.
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C
<br /> Qui m'aura fait du bien, vraiment, touché en du précieux...<br /> Merci encore pour ce reflet.<br /> <br /> <br />
L
Tant de questions, encore et encore...<br /> Ne serais tu pas entrain d'accoucher de toi-même...<br /> <br /> Le doute est une chimère qui ne trouve sa réponse que dans l'acte... la création ?<br /> <br /> Je t'envie ce trop plein de feu...je gaspille tellement !
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C
<br /> Je plains le ventre d'où je sors: depuis le temps !! Pour dire que c'est plus acméique que nouveau, d'étape en étape... Approche... qui abouti un jour ? Pas sûr.. Le<br /> voyage.<br /> <br /> Acte et création, oui ! D'où ces textes et ce qui se passe dehors. Mais merci pour la remarque, elle m'a inspiré un paragraphe aujourd'hui..<br /> <br /> Gaspille, comment ? Mal utilisé ?<br /> <br /> <br />

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