10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 09:48


Fondamentalement, les choses de l’esprit m’intéressent moins que celles du corps. Sans dire qu’il y a césure radicale, cependant l’expérience du penser peut s’avérer diamétralement opposée à celle du sentir – située alors à l’autre bout d’un continuum, au milieu duquel l’unité se réalise et les confond. Et si les choses de l’esprit ont finalement plus de place dans ma vie que celles du corps, c’est sans aucun doute parce qu’elles me rassurent en bien des points. Dont celui de l’estime. O comme elles nous valorisent, dans ce monde où l’intelligence intellectuelle – qui n’en est qu’une parmi d’autres –, analytique logico-mathématique de préférence, se dresse en totem idéal, en maître de finesse et de valeur, si visible en tant qu’ultime évaluation de nos systèmes éducatifs. Il s’y cache bien des choses, sous cet arrangement construit, sous les multiples couches d’une lente et longue naturalisation : de la préservation de statuts sociaux implicites et explicites aux vestiges d’un rapport de déni au corps, pour ne citer que deux émissions. Mais comment rester dupe ? Rien ne légitime cet équilibre. Surtout pas l’usage nauséabond voire meurtrier des dérives qu’il favorise – tant il ne suffit pas à ériger une éthique. Ma vie prendrait un joli tour si je pouvais avec l’âge continuer de gagner en indifférence dans cet enjeu qui – sous le couvert des intentions les plus élevées – soutient, révèle et traduit un rapport que je devine misérable et miséreux à la vie, interdit bien des rencontres avec la complexité contrastée de nos vécus – du plus ennobli au plus méprisé. Et c’est en tout conscience que je n’écris pas « du plus noble au plus méprisable ».

 

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commentaires

Y
je prendrai le temps de vous répondre, mais je le redis déjà pas de césure pour moi non plus (un continuum, comme explicitement dit), j'aurais peut-être dû être plus rigoureux que poétique pour le coup, n'ai juste pas la disponibilité ces temps de m'arrêter autour de ça, dans quelques temps sans aucun doute et volontiers.. <br /> <br /> <br /> Tu t'imposes énormément de contraintes qui figures de styles et la poésie ferait sans doute de ton continum, une réalité intemporelle un peu moins grise.<br /> <br /> Pour le peu de temps qu'il te reste, à priori !<br /> <br /> Au plaisir, d'entendre un peu de rire dans tes textes et ceux de tes accompagnants.<br /> <br /> Mais je n'ai pas encore tout lu. Si j'arrive au bout sans noyer mes yeux.
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Y
Pour ma part, je connais mieux mon animalité que mon humanité. La première, j'en sais les effets, la seconde, j'ignore encore ce qu'elle pourrait engendrer de pire, je sais seulement que tout est possible :) <br /> <br /> <br /> Et bien, ce n'est pas très gai, ici..<br /> hihihi !<br /> <br /> Mais comme tout est possible, on peut aussi changer le cours des choses.<br /> Nous avons le choix...<br /> Quant aux restes, je le laisse au monde de la perception !
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M
"Sans dire qu'il y a césure radicale...", vous ne le dites pas mais vous le dites tout de même :)<br /> Je ne crois pas qu'il y ait césure, jamais ni pour personne. Notre imaginaire puise ses représentations dans la somme de toutes nos "parties" - on entendra le mot dans ses plus larges acceptions, et toutes seront légitimes. Ainsi sommes-nous soumis à tous les vents, à toutes les tempêtes, intérieurs ou pas, ballottés comme fétus, sidérés, même, devant notre incapacité à décider qui nous sommes, si nous ne nous posons pas sans fin la question ; qui sommes-nous, si jamais nous sommes ?<br /> Pour ma part, je connais mieux mon animalité que mon humanité. La première, j'en sais les effets, la seconde, j'ignore encore ce qu'elle pourrait engendrer de pire, je sais seulement que tout est possible :)
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C
<br /> Mister Tea et Yaris<br /> je prendrai le temps de vous répondre, mais je le redis déjà pas de césure pour moi non plus (un continuum, comme explicitement dit), j'aurais peut-être dû être plus rigoureux que poétique pour le<br /> coup, n'ai juste pas la disponibilité ces temps de m'arrêter autour de ça, dans quelques temps sans aucun doute et volontiers..<br /> <br /> <br />
L
Et ce plaisir que de lire toutes ces phrases qui sont je dois bien le dire, très égotiques et qui en même temps révèlent un sentiment de fuite dans ce monde où l'intellect prend beaucou, beaucoup trop de place.<br /> <br /> Et pourtant quand le monde est cruel, c'est la force d'un corps qui permet de l'affronter mais quand la culture l'adoucit, c'est la bonté de l'âme qui aide à se cocialiser ????<br /> <br /> Alors " Les yeux de mon âme et mon corps n'ont pas un différent langage.. Mon corps est fait de votre argile"<br /> <br /> C'est pourquoi il ne peut vivre que vêtu d'un manteau de parole.<br /> L'esprit..Blablabla
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V
Ah oui...<br /> Et j'adore le je-ne-sais-quoi-et-le-mouvant-----
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C
<br /> Je trouve délicat de poser des mots sur ce que je tente de dire ici, ils sont forcément réducteur, il faudrait avoir 10 pages pour s'exprimer... Mais oui, l'équilibre,<br /> parce que le tout-corps (quand l'émotion envahit tout par exemple, la douleur...) n'est pas mon idéal non plus. Mais quelque chose de plus sensuel, de plus incarné dans la présence, plutôt que des<br /> vues d'esprit ou des euphories mentales.. c'est de ça dont je parlais.. thème complexe !! Ta remarque me donne envie d'y revenir avec plus de doigter.. D'ailleurs le terme "corps-conscience"<br /> utilisé aujourd'hui dans le 23 en est la conséquence directe ! ;-)<br /> <br /> et n'oublie pas ta petite famille, même si je suis très caressé par cette séduction (se ducere, tirer à soi!) ;P<br /> <br /> <br />
V
L'idéal (?)c'est quand même quand on parvient à tendre (oh oui très tendre...)vers un équilibre...<br /> Moi qui suis bien plus beaucoup dans le corps et la matière,je sais bien plus beaucoup ce que je viens chercher ici...
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