Sang fiévreux. Soif de mordre. Faim de boire. La main ferme, tremblante, palpite. Elle palpe ce monde. Renverse cette vie. Ta gueule embrase le ciel, embrasse ! Essaye ! Tout à prendre, à partir de l’insu, du doute, tout apprendre.
Pépiements d’oiseaux, grêles chants agiles, dans le cuivre mat qui fait un fond sonore, où glissent les huiles d’un violoncelle, graciles. Et ton souffle de passion, la certitude d’exister, entre ces côtes qui naviguent, passent les pôles puis reviennent, feu de froid et glace de flammes, frisures gelées aux arrêtes tranchantes et suaves caresses au pli de peau, à franchir les hémisphères, poussé au cul par le vent, la bouche qui souffle dans tes voiles, ouvertes ou fermées, neuves ou usées.
Le cœur recroquevillé, cherchant l’ombre, matant de loin le tourniquet chamarré où rigolent les Hommes, les autres, les dents tranquilles au fond de leur sourire, les fronts lisse au sommet de leur joie, vies coulantes ou vies croulantes, qui sait.
Le cœur éclatant, cherchant l’écrin d’argile, l’autre et son regard, son puits de délivrance, ses secrets à toi destinés.