I
Pauvre de tout maintenant
Infiniment riche en être
Comme débarrassé
Des scories et des écorces
La peau nue de mon trouble
Le souffle heurté de ma vie
Posés sur la joue du monde
A la surface des étendues
Tout contre l’espace immédiat
Sans distance aux instants
Là où pullulent les impressions
Et où domine celle d’exister
Auprès des petites choses
Qui sont là, entières et simples
Et qu’il faudra tristement quitter
Sans avoir su les aimer tout à fait
A la façon qu’elles ont d’être
Sans avoir pu bien les toucher
En leur don gratuit de substance
Sinon maladroitement
Sinon pauvrement
En ces minuscules interstices
De présence et de simplicité
II
Au cœur des mouvements
Balloté comme
Une feuille dans le vent
Un débris dans les courants
L’humble et misérable consistance
Résiste impérieusement
Respire pauvrement
Cherche à la lumière son attention
Quête à l’espace son ampleur