I
Ne pas dire sur
Dire dans, depuis dedans
(Comme il faudrait entre les êtres)
[Etonnante parallèle]
II
Des reflets brisés
Kaléidoscope aux fenêtres d’en face
Des antennes immobiles
Qui cueillent l’invisible
Le vol d’un regard liquide
Sa rêverie tranquille courant
Le long des murs
Happant les silhouettes
La brume et le chant des airs
L’orgue de ma présence
Aux longs tubes silencieux
Sous les doigts puissants du jour
Se laisse caresser aux effleurements de lumière
Pâlissantes horizontales
Jets de traverse aux longues mains
Qui touchant à peine plongent néanmoins
Jusqu’au tendre cœur de mes os
III
De quoi je suis fait
Au nid de l’instant
S’éprouve l’étoffe duveteuse
De cette seule présence
Toute actuelle
D’où l’élan donné puise
Renaissance possible
L’éventuel d’un envol
IV
De quoi je suis fait
Au nid de l’instant
S’éprouve l’étoffe duveteuse
D’une évidence revenue
V
Nuque s’écoulant
Comme couleuvre au sol
L’ivre souplesse
D’une paume chaude
Palpant les muscles noués
Toute imaginaire en sa nature
Toute réelle en ses vertus
Onde musicale flottant l’épiderme
Rêve éveillé aux doigts agiles
Délicate caresse qui dans son innocence
Amène pourtant l’air de rien
Quelque attribut d’amour
Aux coins ensoleillés de lèvres rendues béates
Sous le coulissement des chairs
L’apaisement d’intime territoire