23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 18:57

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Que vois-je? Et cette odeur! Pied, chien, habits salles. Si encore je pouvais ôter les bruits. Masquer le réel et oublier les molécules qui se déposent sur mes muqueuses agacées. Il ne me reste que quelques minutes pour parvenir à suspendre toutes ces perceptions dans le vide lénifiant où quelque chose de moi se branche à une source dont je connais aussi mal la nature qu'elle nourrit bien la mienne. Quelques minutes d'apesanteur et me voilà disposé à faire copain-copain avec les nécessités du jour. Lequel m'attend sans intérêt particulier, tandis que j'ai l'impression qu'il se jette sur moi comme un rouleau compresseur, machine aveugle descendant la pente du temps sans crier gare, avalant sous son invincible roue quantité de nos forces, dont certaines ne s'en remettront jamais. - ô mais je me rends compte soudainement: j'y suis, je lévite! N'entends plus le brouhaha, sinon comme un lointain murmure, n'ai plus sur ma lippe la moue boudeuse du dégoût, et du mobilier qui me déplaît tant, je n'y distingue que les visages de celles et ceux qui y sont installés, humaines présences qui peuplent ma retraite intérieure... Je ne sais quelle partie de mon être enfin intiment reliée à ce qui, par je ne sais quel bienheureuse alchimie, lui fournit non seulement les ressources, mais aussi le désir d'aller se coltiner les autres avec les joies et les misères de cette aventure.


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