25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 09:42

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A défaut de pouvoir me poser quelque part, je m'installe dans la frange de cette matinée. A quoi ressemble une vie? Qu'est-ce qui fait que ça ressemble à une vie, une vie? Je n'avais rien de plus, mais j'avais encore le temps de regarder, longtemps, d'épouser les éléments. La seule vraie bataille, je la mène de biais, et je ne suis plus là où j'aimais être. Il n'y aura rien de clair en ces mots, je dirai par omission, morceaux de reflets, à la façon dont je devine sans bien comprendre, ce qui est là. La tristesse aux larmes, les rêves remplis d'elle peut-être, la nostalgie d'une humeur, le poids stupide des choses. Pourquoi ce matin pleure-t-il. J'en aurais voulu quatre, c'était ce que je m'étais proposé hier soir, quatre heures, quand je m'asseyais quelques minutes sur mon balcon à l'ombre du soir, aspirant à une longue trêve. Deux, c'est tout ce que j'ai. Tout est si loin. Et mes outils, regarde, ils auraient pu si bien servir, et je ne suis pas au bon endroit, pas dans les bonnes peurs. Ce qui est facile, ce qui vient tout seul, m'éloigne du monde au lieu de m'en rapprocher. Je n'ai pas goût aux nécessités. Là où je ne m'ennuie plus, là où je n'ai plus peur, je suis seul. Je croyais depuis longtemps qu'il suffirait de peu pour que s'inverse la logique, que le plomb devienne plume, voile, aile, souffle. C'est sans doute toujours aussi vrai, j'y crois seulement moins. C'est un manque bien réel, un creux, un vide, une absence, ce n'est pas qu'il manque une étincelle au foyer, c'est qu'il n'y a pas de foyer. Il ne s'est pas créé. Cette détermination que d'autres portent comme une évidence, de foi et de confiance tissée. Quatre heures, je voulais un long espace blanc où m'allonger et disparaître. Là où je ne suis pas mis en défaut. Où je choisis vraiment d'être. Où je ne suis pas si perdu, si démuni. Je suis perdu et dépouillé, ici aussi, mais autrement. Ici, c'est une présence, s'y trouve forces et significations. Là-bas, c'est la longue blessure d'un ordre qui m'échappe, me laisse impuissant. Et ces deux heures ne suffiront pas, déjà elles ne suffisent pas, j'y respire étroit, le contact avec la fin trop immédiat, à portée de main. Je viens de penser à ce foyer que d'autres me donnent, de leur regard, de leur enthousiasme, de leur générosité touchée par ce que je fais, cette place d'élu qu'ils m'ont offert et qu'ils gardent à ma disposition. Et moi qui n'en fais rien, entends à peine ce qu'ils sont en train de me dire. Peut-être est-ce ce qui m'éloigne du monde qui vient tout seul, et non l'inverse. Après tant d'années si attentivement labourées de l'intérieur, il y a des volontés coercitives à l'égard de soi qui commencent à comprendre qu'elles ne servent à rien. Strictement rien. Le puzzle, les trous dedans, les coins joliment dessinés et les pièces introuvables, il y a un moment où je cesse de chercher à en faire un de ces spécimens qu'on achète sur les rayons des magasins, ceux qu'on trouve partout, qui disent comme ça doit être un puzzle, un puzzle bien acheté, bien entretenu, bien organisé. T'as toutes les pièces, et avec un peu de patience, ton image, tu la trouves, celle qui est sur le plan, tu la reproduis, fidèle, complète. Bordel ça ressemble à rien mon truc là. Ce refus insurmontable, viscéral, passionnel, de m'arranger avec l'existence comme elle est, ici, aujourd'hui. De jouer le jeu. Je trouve les règles débiles, et pire que tout, c'est le néant affligeant de ce qui pourrait vraiment nous nourrir, nous apporter ce dont nous avons réellement, profondément, incontournablement besoin. La substitution des essences d'humanité par quelques unes de leurs pires dégénérescences, l'alcool vicié dont l'ivresse fait des faux-semblant d'ivresse. Je ne signerai pas.



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commentaires

V
Réflexions!j'aimerais être Folle.Abandonner la raison et couvrir ma maison de chiffons colorés,de sculptures enfantines,écouter de la musique très fort et emmerder mes voisins,danser et rire,et<br /> aimer aussi.<br /> Concrètement,je travaille,j'essaye d'élever mes enfants,et souvent je m'ennuie.<br /> J'ai le sentiment de manquer de repères,d'avancer dans la vie en aveugle,avec comme seule source d'ancrage l'art,sous toutes ses formes,et parfois même les plus archaïques,les plus secrètes.Et j'ai<br /> peur,d'une peur qui me crève.Pas l'habitude d'écrire la vauerly mais là....j'avais très envie de mettre mon grain de sel,et si j'avais pu,mon grain de couleur...Avec beaucoup de respect Monsieur<br /> Complexus:)
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C
<br /> <br /> avec beaucoup de sympathie Vauerly! grain de sel coloré reçu dans un sourire et du "oui je vois".... ça danse un peu j'espère!!!<br /> <br /> <br /> <br />
D
Je reviens lire le message de Richard et exprimer le balancement qu'il m'imprime. Je suis peut-être parmi vous la plus âgée, et sans jouer les "vieux sachems" (ou les vieux cons au choix) je dirai<br /> que la peur de la solitude finit par s'apprivoiser. Et surtout que d'être deux, en couple, aimé, ne résout rien. L'amour n'est qu'un voile qui cache un instant le gouffre. Donc, même si c'est très<br /> agréable, très doux, nécessaire,l'amour et surtout l'Autre, n'est pas je crois la panacée: on reste avec nos déchirements. Il faut creuser plus loin, en soi.Apprendre à créer une sorte de no-mans<br /> land mental, une zone tampon, où l'on peut se reposer de la lucidité. Et puis il faut s'aimer un peu, aussi, s'autoriser un peu de poudre aux yeux, de rose aux joues. C'est en voyant la question<br /> posée il y a quelques mois que je me suis rendue compte que du fait de mon histoire personnelle, d'avoir été une enfant non-désirée et d'avoir subi le rejet frontal de mon père m'avait fait<br /> beaucoup plus de mal que ce que je pensais. Comme lui je n'éprouvais à l'égard de moi-même que de l'indifférence, voire du mépris. Or, s'aimer un peu, avoir de la compassion pour soi-même ce n'est<br /> pas de la complaisance, c'est de la sagesse. C'est surtout s'accepter tel que l'on est, un être humain imparfait comme tous les autres, ni plus ni moins. Ni un collabo, ni un traître, ni un<br /> monstre.<br /> <br /> Richard, on peut bien avancer sur le chemin commun tout en marchant l'air de rien sur le bas-côté, si ouvrir sa propre voie est trop difficile. A mes yeux la ruse n'est pas condamnable. Elle est<br /> même très recommandable.
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V
Bon soi, je deviens fou, soi j'ai des hallucinations. Je voulais réagir a un commentaire de Complexus mais il a disparu et a la place un commentaire de Yaris.<br /> J'aime beaucoup sa dernière phrase,celle qui dit que la maladie caduque, iaginaire qui l'inspirait auparavant...<br /> Richard,tu ne me fais pas peur mais pas peur du tout mais par contre c'est très dur de te suivre. Pourquoi prend-tu le chemin qui monte plutôt que celui qui est plat ?
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Y
Derrière nos faux semblants de certitudes d'êtres emprisonnés, nous laissons peu d'espaces entre nos lignes ; la ponctuation comme une limite à nos pensées.<br /> <br /> Commencent alors les "copies/colles" et l'envie irresistible d'agréer aux désenchantements de l'autre pour faire croire qu'ici bàs, face à ce destin scandaleux nous ne pourrions jamais comprendre<br /> que l'expérience de la naissance est la première expérience de l'émergence de la mort..<br /> Sommes nous dans les bonnes peurs ?<br /> <br /> Depuis la nuit des temps, l'humanité est en guerre. Le suicide comme une porte de sortie vers une liberté qui conduirait à la paix ?! Quelle illusion de jouer avec la vie et encore mieux avec la<br /> mort dans la grâce d'une belligérance étudiée.<br /> <br /> Quand l'être se morfond au chaud de sa matérialité pronant l'idée noire conduisant l'autre à une peur de la mort inspirée, il en ressort seulement qu'il n'a pas encore vécu l'expérience qui lui<br /> permettra de réviser son jugement et de comprendre qui si un jour la maladie l'envahissait tel que le cancer, il aurait alors une vision différente du monde qui l'entoure et de cette maladie<br /> caduque, imaginaire qui l'inspirait auparavant, un souvenir heureux.
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C
<br /> <br /> réponse plus tard, je sors ! ;-) mais merci déjà...<br /> <br /> <br /> <br />
R
Vous allez rire. J'ai cru, hier soir, vous avoir fait peur. En repensant à mon message, je me suis dit que j'avais peut-être perdu une occasion de taire mes réactions. Sans réelle culpabilité, je<br /> ressentais qu'une bouteille de plus venait d'être lancée. Normalement, quand je suis au plus proche de ce que je sens, j'effraie, je fais pleurer, ou je surprends. Je choque. Sans le vouloir<br /> pourtant. Ou alors, vouloir être soi-même serait une faute. Je ne le pense plus, mais c'est très récent. Depuis longtemps, j'avais accepté inconsciemment qu'il n'était pas bienvenu d'être vraiment<br /> moi. Et puis, je trouve votre message qui me confirme ce que j'avais bien cru comprendre de vous. Il semblerait que nous "partagions" quelques vues sur ce qui nous entoure. Surtout, ce que vous<br /> écrivez me frappe. Assez directement. Une sorte d'évidence. Heureusement, ou malheureusement je n'en sais rien, pas partout tout à fait. Avant d'y aller, je ne résiste pas à l'envie de souligner ce<br /> qui m'a encore frappé dans votre réponse : "l'ambivalence monstrueuse : si l'originalité de cette liberté vient à être reconnue comme une ressource et demandée par l'environnement où je me<br /> morfonds, c'est quand même bien, au fond, ce que je me souhaite : trouver ma place, secrètement dissidente, mais m'intégrer, ô comme j'aimerais me sentir appartenir ! " c'est exactement, ce pour<br /> quoi j'ai un peu abandonné. Ce sentiment, qui ne m'honore pas quand il me fait trop me trahir, est le moteur de ma compromission. Ma grande faiblesse, que je nomme mon confort. Et ce sur quoi,<br /> semble-t-il, vous n'abandonnez pas. Je me sens appartenir, mais j'en rougirais presque vous l'aurez compris puisque ce n'est que pour une sorte d'image de moi. "Elle" appartient, moi c'est à<br /> voir... écrit comme cela, c'est d'ailleurs un peu pathétique. Votre réponse est l'exacte illustration de cette phrase puisque c'est ce que j'ai ressenti en voyant le message : je me suis respecté<br /> (à peu près, moyennant l'éternelle difficulté du choix des mots...), dans mon élan sincère et dans mon ressenti profond, et, on me répond. Pas tout à fait le monde, certes, mais enfin, vous. Ce<br /> n'est pas rien. Je me sens, moi cette fois, appartenir un peu...<br /> Par ailleurs dans votre message, vous évoquez : "je crois que nous avons réellement peu de marge sur la façon dont notre rapport au monde s'organise...". Je crois, pour ma part, que nous avons une<br /> marge infinie. Mais, le courage est en ce point précis qui consiste à utiliser cette liberté d'organiser notre rapport au monde comme nous le voulons. D'une certaine façon, nous sommes dans un<br /> carcan, oui. Bourdieu, je crois, ne vous contredirait pas. Sartre, non plus, au passage. Les barrières sont énormes. Je refuse moi-même les obstacles. Pourtant, je demeure profondément, et même<br /> très intimement persuadé que nous pouvons jouir d'une liberté sans bornes pratiquement. Une sorte d'intuition, peut-être bidon, je veux bien l'admettre. Car sans démonstration objective ni argument<br /> intellectuel. J'ai cependant croisé, très ponctuellement, quelques individus extraordinairement plus libres que moi. Libres, déjà, d'être eux-mêmes. Et puis, j'ai lu, au hasard de mes surfs,<br /> quelques anecdotes insignifiantes, mais, parfois, frappantes pour moi.<br /> Me sentant un peu libre par ici (la faute à qui ?), j'en abuse et l'évoque rapidement : lors d'une conférence sur le bouddhisme, une personne raconte comment un moine qui n'avait rien dit<br /> jusqu'alors, avait répondu à sa question en la choquant. Elle s'est même sentie insultée, c'est évident, vu le ton de son message. Voici sa question : "Que veut dire, pour vous, être libre ?". Le<br /> moine en question a pris une tasse de thé, l'a regardée, puis il a balancé le thé par terre. Ensuite, il a envoyé la tasse s'exploser contre le mur et il a éclaté de rire. Un fou rire qui n'en<br /> finissait plus. Edifiant, non ? J'ai comme l'impression que le sentiment d'appartenance ne le taraude pas celui-là. Ou, bien alors, se sent-il déjà appartenir à quelque chose d'autre qui le rassure<br /> dans ce qu'il est ? Moi, j'en crève. J'ai l'envie et l'intuition que je dois pouvoir, moi, appartenir et que cela me ferait le plus grand bien. Mais je n'ai pas la clé, et abandonne souvent de la<br /> chercher. Après tout, quitte à avoir abandonné le combat pour l'obtenir, peut-être que je devrais aussi abandonner l'idée en elle-même ?
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C
<br /> <br /> juste pour vous dire: pas de souci Richard, je viens répondre bientôt !! merci déjà, et désolé pour le temps pris à passer laisser ce mot!<br /> <br /> <br /> <br />
R
Ne pas signer. Je sens aussi qu'on ne peut être soi sans être seul. Et, cependant, j'ai si peur d'être seul. D'être moi sans doute. Oui, ce que je suis vraiment me fait peur, à tel point que j'ai<br /> du mal à le connaître. Alors je compose. C'est une forme de confort. De refus d'obstacle. De compromission. Qui passe par des compromis d'ailleurs. C'est peut-être une maladie. Car être soi et<br /> seul, mais n'aimer pas cela, ou aimer cela et n'être pas soi, c'est, dans tous les cas, une forme de mal être, de maladie. Je ne parviens pas à m'en vouloir assez pour me supprimer. Je ne sais pas<br /> jusqu'à quel point c'est heureux finalement. Car, dans tous les cas ,j'ai souvent un sentiment de gâchis. Je fais mal au monde d'être dans ces contradictions. Seule ma paresse à choisir clairement<br /> explique cet état des choses. Une forme de lâcheté si je suis très honnête. Alors, reste l'oubli. Je fais, je compose, comme si de rien n'était. Je superficialise. Je fais semblant. Eh, oui. Je<br /> m'en fous de savoir si c'est bien ou non. Je compte les points. Je laisse croire que certaines choses me touchent, me choquent, m'intéressent. Combien de temps vais-je tenir cette situation<br /> hautement paradoxale ? Car, finalement, je dois admettre que seul le confort explique ce constat. Et, le confort, quel qu'il soit, lorsqu'il est recherché pour lui-même, a toujours été une<br /> catastrophe dans l'histoire humaine. Toujours. Aujourd'hui, nous le payons : la Terre nous le renvoie ce confort. Je mange mon pain blanc, jusqu'au prochain tremblement. Je rouille doucement.<br /> Est-ce pire que d'être seul ? Je ne crois pas. Mais, c'est une attitude de faiblesse. Alors, ça ne console en rien, mais, avec un peu d'honnêteté intellectuelle, les situations que vous semblez<br /> regretter puisque la solitude vous étreint, sont sans doute le prix à payer du courage, du vrai. Celui que je n'ai pas. Être soi, sans concession. Et, donc, aller de l'avant contre vents et marées.<br /> Accepter d'aller au bout du chemin. Mieux, de cheminer non pas sur le chemin, mais sur son propre chemin unique, finalement non-négociable, et évidemment original. Bref, être libre. Terzieff disait<br /> qu'il faut être libre d'abord. On ne participe pas à un système, social, économique, affectif d'abord. en tout cas pas si l'on veut s'émanciper. Faire cela, c'est être esclave et croire se libérer<br /> ensuite : trop tard, les chaînes sont là. La liberté s'exige. Elle ne se négocie pas. Elle se gagne de haute lutte. Mais, Dieu, que ces chaînes peuvent être douces... En disant cela, et en le<br /> vivant, je me trahis, je trahis l'enfant intransigeant que j'étais. Je m'étais juré, en voyant tous ces adultes compromis et aigris que ça ne m'arriverait pas. Haute trahison de moi-même. Je vous<br /> admire : courage, lutte et intransigeance. C'est dur, mais vous n'êtes pas de l'engeance des collabos comme moi. Mon Dieu, pourvu qu'aucune guerre ne survienne. Je me réserve l'option de suicide,<br /> si j'en ai le courage alors. Car, le confort, quand il vous tient... surtout le confort intellectuel. Que puis-je vous souhaiter ? Seulement des choses que je n'ai pas, et que vous avez déjà. Cela<br /> s'appelle des qualités je crois. Alors mon soutien est un peu vain et inutile. Vous vous en passerez aisément. Je vous communique mon admiration.
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C
<br /> <br /> Richard, j'ai lu votre commentaire il y a trois jours et il m'a vraiment étonné et touché... Navré d'avoir mis si long à venir répondre, mais il me fallait être disponible et je ne l'étais pas.<br /> Il me semble bien comprendre tout ce que vous dites, et je ne me sens ni si étranger à ces tissus de contradictions et compromissions, ni aussi libre que vous semblez l'imaginer. Là où je me<br /> reconnais c'est l'inconfort durable dans lequel je choisis d'être, entre autre par refus d'abandonner ce qui me permet d'endurer la vie, l'écriture, la musique et la photographie (mais je crois<br /> que cela m'est existentiellement impossible en réalité, je n'ai pas tant le sentiment d'avoir le choix: je me disloque si je n'ai pas ces activités comme membrane, comme squelette de mes<br /> journées). Et l'impossibilité de choisir entre ces trois domaines - j'ai souvent rêvé d'en élire un pour pouvoir y exceller pleinement... jamais pu..<br /> <br /> <br /> "On ne participe pas à un système, social, économique, affectif d'abord. en tout cas pas si l'on veut s'émanciper. Faire cela, c'est être esclave et croire se libérer ensuite : trop tard, les<br /> chaînes sont là. La liberté s'exige. Elle ne se négocie pas. Elle se gagne de haute lutte. Mais, Dieu, que ces chaînes peuvent être douces..."<br /> <br /> <br /> votre message est très fort, en le relisant, je suis à nouveau frappé par tout ce qu'il dit, évoque, révèle.. et je crois qu'il vient poser sur mon âme meurtrie par un passage singulièrement<br /> pénible pour mon estime personnelle, comme la main d'un père réconfortant qui dirait "tout va bien mon fils"... "des qualités" dites-vous, je croyais, l'ai toujours cru, je vois qu'il suffit de<br /> peu pour se fourvoyer et en perdre la source...<br /> <br /> <br /> j'ai peine à croire que portant ce feu, malgré qu'il ne brille peut-être pas comme vous le sohaitiez, vous puissiez finir, en des temps de folie et de meurtre, par souscrire à la perversion du<br /> système...et puis, est-ce bien de la paresse? je crois que nous avons réellement peu de marge sur la façon dont notre rapport au monde s'organise.. et que le chemin est long, long et lent pour en<br /> évaser les autrement...<br /> <br /> <br /> et puis l'ambivalence monstrueuse: si l'originalité de cette liberté vient à être reconnue comme une ressource et demandée par l'envirronnement où je me morfonds, c'est quand même bien, au fond<br /> ce que je me souhaite: trouver ma place, secrètement dissidente, mais m'intégrer, ô comme j'aimerais me sentir appartenir!...<br /> <br /> <br /> thème douloureux et complexe n'est-ce pas... je vous réponds partiellement je crois, mais c'est déjà ça..<br /> j'espère vivement que vous reviendrez déposer vos inconforts par ici !! avec plaisir<br /> <br /> <br /> <br />
Y
Oui, ces révoltes expriment bien un rapport du moment. Elles s'éreintent d'elles-mêmes dans certains échanges. Elles vont bien finir par se démontrer.
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Y
Ce texte "pas dans les bonnes peurs" amène à réfléchir durement sur ce qu'est l'humaine condition.<br /> <br /> Voilà de ce qu'il en résulte de mon propre raisonnement, de ma vision que je sens là mais que j'ai parfois du mal à décrire :<br /> <br /> "Un seul être vous manque et tout semble dépeuplé"<br /> <br /> Voilà ce genre de phrase que je trouve idiote et cela même si je m'y suis soumise parfois et encore.<br /> Je me dis que c'est trop tard. Que je suis trop atteinte pour redevenir normal et abolir ce genre de citation qui ne mène nul part.<br /> <br /> La société fait de nous des autistes au travers de l'éducation, des lois, des implants dont on nous gave dès nos premières respirations.<br /> <br /> Dans le ventre de nos mères, nous glissions comme les dauphins dans la mer. Puis la naissance est comme un arrachement. Nous y laissons une partie de nous entre deux eaux, l'autre s'égare quelques<br /> parts sur la terre.<br /> Une séparation éprouvante.<br /> <br /> On ne cesse de nous apprendre comment faire pour s'accomplir dans cette société.<br /> <br /> De monter ces vastes puzzles qui au moindre faux mouvements s'effritent. On recolle les morceaux inlassablement. On nous oblige à le faire.<br /> Combien de fois, combien de révoltes, combien de guerres, le monde et moi.<br /> <br /> Le savoir n'est pas la connaissance.<br /> Je sais qu'au fond, il n'y a pas de frontières, de temps. C'est une mer silencieuse où je respire bien.<br /> <br /> Alors comment défaire cette atteinte qui me rend à moi-même, de bien mauvaises idées qui me font croire tout plein de choses qui n'ont pas lieu d'être.<br /> <br /> Je cherche la faille pour m'y introduire et trouver le remède qui pourrait alléger cette souffrance.<br /> <br /> Comme une tête chercheuse à travers tout ce fratras, essayant de ranger au mieux pour trouver la sortie.<br /> <br /> Pourtant je sais qu'il n'y a ni entrée, ni sortie.<br /> <br /> Etre ou ne pas être.<br /> Il est, il n'est pas. La vie, la mort ?<br /> <br /> C'est un jeu, peut-être ou tout simplement de la bêtise.<br /> <br /> Mon intelligence est révélée par des tests.<br /> J'ai un gros QI, certes, mais pourquoi suis-je aussi niaise ?<br /> <br /> J'aimerai seulement être capable de vivre sans me poser de questions et de laisser aux autres faire leur puzzle.<br /> <br /> <br /> Alors, de nous tous, je me sens parfois la plus seule.<br /> N'est-ce pas complètement idiot ?<br /> <br /> Personne n'est parfait et je ne crois pas que la sagesse existe.
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C
<br /> <br /> en me relisant hier, je me trouvais très "adulescent" tout d'un coup... pas encore au clair avec ce que ces révoltes disent de moi... suis pas sûr que ce qu'elles disent sur le monde soit aussi<br /> intéressant et "valide".. elles disent quelque chose du rapport en tout cas... d'un moment du rapport..<br /> <br /> <br /> "de nous tous, je me sens parfois la plus seule." c'est joli aussi... c'est ça ta souffrance ?<br /> <br /> <br /> merci...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />

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