19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 21:05


































Lente journée s’effondre dans son ombre.
    La perte puis l’aurore.
J’ai bougé de là à là. Personne ne s’en est aperçu.

Roule terre maboule autour du soleil. Ronde nocturne, diurne sans borne s’ellipse.
    Homo floresiensis fit de même. Personne ne s’en est aperçu.
Passé, revenu, l’œil ouvert, le cœur battant, la gorge sèche. Secrète éclipse, à son cœur retourné.
        Ainsi complices, lui, moi, nous, dans l’imperceptible connivence
de cette main tendue.



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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 18:21
































Joie, mouvement. Haine, noir. Angoisse, fourmis rouges. Tristesse, ruisseau. Peine, souffle.
Silence allégresse et retenue composent une distance.
La journée s’est perdue dans une forêt de songe. Les temps anciens ont remonté les pentes. Il y avait foule au comptoir, demandant à boire, à voir, à comprendre. J’ai pêché quelques jolies bêtes, aboule tes phrases j’ai dit, fais-voir ce que t’as. Posé là, sur la frange des reliefs, j’ai regardé les vagues mouler l’âme dans leurs draps de soie, leurs va-de-soi.

Mélancolie, boite à secret. Espoir, longue canne. Plaisir, grain de sel.
Souvenir, images et raideur font un chant dans la cave des os.
Il y avait foule au comptoir et ça gueulait sévère. Mais dans un grand calme le serveur faisait son boulot, dans un silence presque total, à peine quelque chose qui flottait dans l’air, des broutilles d’instrument, un puzzle de notes de bric et de broc, lui vaquait à son occupation, fidèle et serein, lointain, peu docile. S’en foutait bien du remue ménage, faisait son boulot, changerait pas de rythme. Salopard qu’ils disaient. Impatience, crissement d’ongle.

Langueur, poisson d’amour. Regret, faim tubulaire. Désir, lune solaire, comète filante, trou noir dévorant tout, irradiant son carnage vers d’autres dimensions, régurgitant ses proies dans l’insondable.
    Le temps s’arrange le portrait à coup de burin, il n’écoute personne.
Derrière les collines, plus loin, là où les voix agitées ne parvenaient plus, là où l’esprit du serveur traînait en secret, dans l’immobile paix des siècles tombés, on entendait la voix des Hommes empoisonnés par la vie sublimée. Perdue la journée s’est fait un fil, elle s’est inventé le monde qui lui fallait, tant pis pour le reste qu’elle s’est dit, il y a des jours comme ça. Tu crois qu’il se perd, mais c’est lui qui te trouve.

Folie, expansion infinie. Sérénité, filet doux. Affection, tarmac caoutchouc.
    Parole, borborygmes et soupirs font un cercle d’eau sur ton cœur. Le sol a filé sans rien dire, dérobé, dans le vide tes pas se sont refait une santé. Maintenant c’est du solide.


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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 15:13
































Changement de territoire, sans doute. La musique tourne et s’effondre, seule dans son voyage. Il faut mettre autre chose. Retourne le sens, inverse le périodique, change d’agenda. Mets-y des fleurs et des bourdons, des vers de terre et des mirlitons. Du souffle de course, l’endiablée, des enjambées par-dessus ruisseaux et précipices d’immenses centimètres. Fais la culbute et cul par terre tombé. N’aie plus peur de rien. Oh fais chier prendre l’histoire aux sérieux. Silence dans la salle, froide absorption, malaise contenu. Tancez-le !

    Juste là, derrière porte cloison forteresse fragile de carton, juste derrière, comme avant. Tout est permis. Qu’en auront-ils à faire, les autres ? Jeu malin de reflets, piège salin de filets, mais saute à pied joint de l’autre côté, c’est l’étendue verte des nuages orangés surplombée, il y a un paysage à explorer, nulle limite, nulle règle qui ne soit à réinventer. Pâte à modeler, le monde devient jeu, partie de plaisir entre les pièges à con. Jeu : rêve en action. Autre désertion. Mots de cubes et pourquoi ne pas les mettre dans le désordre, fait-il. Pour mots quoi l’ordre est ? M’emmerdent les réponses, c’est quoi là-haut, non pas un nuage ! Raconte-moi une histoire ! Tu vois pas qu’ils se promènent, se mordent le ventre, se frappent l’échine, s’avalent dromadaires monstrueux qu’un vent trop fort balaie d’un souffle. Je propose la récréation.

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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 14:49




























Ecorchure céleste, pelure diaphane.
L’orangé discours de bien belle contenance.
    Les nuages dans l’étendue font un lac.
Tandis qu’au fond de la tasse scintille
Ce bruit sec. Tous les matins du monde
        Où des siècles s’effondrent dans un chaos.
Sur ma peau griffe une lame, tranchant d’étoile tombée.
    Rire d’enfant, jet de plume, mots à l’envers.
Retiens ton souffle et bois cela. Voici des crachats d’exploration contre le mur.
Ils sauvent l’âme d’un seul jeu.


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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 08:51




































Pincettes poudreuses en lesquelles les nuages s’émiettent. Neige de sel, neige de sable, neige d’étincelles. La poudre blanche des cieux tombée rapproche la terre du ciel. Les corps se remodèlent instantanément, selon leur principe, leur fine intelligence. Ta gouverne suscite l’image, le reste ne t’appartient déjà plus. Fige-toi dans la volonté et l’âme t’échappera. Si tu fais confiance, la joie interviendra en ta faveur. Plaisirs entremêlés chahutés.
           
            Calfeutré dans l’ignorance, au chaud des songes et des crépuscules. La belette avance en fouinant son territoire, personne ne l’inquiète. L’odeur étrangère des étoiles ressuscite l’horreur, les paravents s’agitent, les fleurs sèchent. Nous avons tous vu de grandes choses flétrir, des êtres recouvrir leur luminosité d’un voile protecteur, nous avons tous assisté à la lente agonie des choses malmenées. Que pouvons-nous faire maintenant, sinon réveiller, accompagner, emmener, loin de l’ombre, aux chauds rayons proposer les corps malades, les âmes envenimées. Réparer l’irréparable, à force de cœur. Parler d’autres langues et survenir là où rien ne survenait déjà plus. Dans le désert des autres, amener la gouttelette germinale, la perle neigeuse, la sphère liquide aux myriades étincelantes dans son ventre translucide. Que pouvons-nous faire, que devons-nous faire ? Sinon cela. Ce maigre geste d’humanité perçue, de retour chanté, de réparation solidaire. Il vient un temps où le possible se propose. Tout s’apprête à murir dans ce sens. Nous sommes en cela fait. Réunis consanguins. Sûrement, après mille détours, la réunion, l’évidence du lieu commun. Creuse famine d’être, pauvres de nous, chantez mots à travers mon corps endormi, ma tête abrutie, continuez ce murmure malgré ma maladresse encore, quelque chose se développe, il faut continuer, continuer, laisser encore plus toujours plus aviver et ouvrir, laisser pénétrer et sortir, jusqu’à ce que le mouvement devienne mouvement, que je m’efface enfin dans ce dialogue qui ne m’appartient bientôt plus mais que je tiens encore par le bout de ma conscience, continuez, plus vite plus fort que je sois obligé d’abandonner la partie et qu’enfin vous puissiez dire l’intelligence qui est la vôtre, pétrie d’une somme d’expérience échappant à l’entendement lucide, la force vive tumultueuse pleine de vos intuitions. Ah plus encore n’être que le vaisseau d’une puissance d’outre-monde. Que cesse le discours sur la vie, et qu’advienne enfin la parole vivante de ce qui nous traverse et nous confond.

                               La joie d’y être. Vient-elle de ton application ou de ta confiance ?




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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 21:06



































Emporté par le vent, sur l’onde sinueuse et le bruit du bec qui racle la feuille. Je perçois. L’écoulement, l’éclatement, l’étalement. Viens, dit-elle, suis-moi. Rejoins-moi dans ce drap mouillé par la sueur d’un corps immobile, âcre, puise en la sève, recueille chaque goutte et fais la donc couler sur cette toile brut de papier. Ne refuse ni ne cherche. Accepte, entends et révèle, c’est ainsi qu’il se doit d’être, ton mouvement.
    J’ai bu. Le goût d’olive, le songe oblige, raconte. Je ne veux plus répondre mais faire entendre. Relier l’intime au monde et parvenir sur la crête ondeuse, l’enchanteresse.
        Pépites et noix, le parfum d’ébène et de réglisse, le fenouil diffusé. J’ai bu l’eau chaude modifiée. Nous ne voyons pas très bien et c’est l’illusion décidée qui illumine au mieux. La comédie chante l’émotion et te fait vibrer, dans cet espace de résonnance créé, cette distance. La voix s’étrangle dans l’émoi. Le corps sait mieux que toi. Je m’en remets au règne du non-dit pour exprimer le dépassement. Dehors enfin. Il se passe des choses. Ce que je dirige est dérisoire, somme de petits riens enchâssés dans ma mémoire, posés sur le fil du faisceau d’esprit, pour tenir debout. Ils ont lieu, là, sous mes yeux, devant moi – termes engagés dans la vie dictés par l’existence de ma présence, opalescence radieuse, je me consume en ces gestes dérisoirement dirigés. Et je ne suis pas seul, c’est l’organique commune, la danse plénière.



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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 17:51


































Nous sommes les enfants du monde et cette danse est la vie. Jouer me revient comme une ancienne chanson oubliée. J’adore l’air simple et coulant du ruisseau, comme il s’enfile dans le paysage. Je remarque que je ne suis plus si porté sur l’intériorité. C’est la sortie de soi qui fait la chose. Qui fait l’artiste, qui fait le vivant. C’est la sortie de soi qui fait le soi, parce qu’il n’y a plus la censure du regard, parce qu’il y a l’émiettement et le rayonnement, parce qu’il y a la présence, l’involontaire présence d’être. Je me laisse traîner dehors. Je me laisse entraîner dehors par les mains joueuses de la vie. Et ta présence est belle, tes cheveux qui volent aux vents, ton rire qui parsème la voûte d’atmosphère et chatouille les nuages, ta folie somptueuse qui grandit. Vos présences sont belles dans la trahison qu’elles vous font de vous dépasser. Inondons ce monde de nos factures d’être, nos odeurs animales, nos vibrations stellaires, soyons certains d’avoir le droit de manger tous les fruits qui se proposent à nos mains tragiques, partageons enfin ce qui nous rend égaux. Il y a tant à aimer. Un instant puisons au silence le rire des enfants, retrouvons l’innocence rebelle, la salubre malignité de nos désirs. La faute est le début de l’histoire. L’erreur m’emmène au comble de la jouissance, elle est la clef de voûte de mon accomplissement, charpente de mon corps ennobli par sa puissance recouvrée, sa noblesse cellulaire et cosmique, sa maladresse humaine, sa laideur cathartique, sa méchanceté chercheuse de lumière, sa terrible soif d’enfantement et de mélange, de distance et de meurtre, son algorithme impénétrable à travers lequel je deviens humain, à condition d’y rencontrer mon inhumanité.

 



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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 16:32


































Je dévalise le ciel. Les étincelles.
D’étoiles suis-je fait, m’arrosent les nuages.

C’est d’être tout, qui me fait peur et m’intéresse. C’est l’existence synoptique, l’aura du grand angle, l’étendue du spectre ontologique.
C’est de dire tout ce qui émerge. Sans retenir ni trier. Ni confondre. Distinctement recevoir et déposer. L’unité m’échappe, tout comme les grands fonds. Je ne sais pas ce que j’écris, bien sûr que non. J’enfle démesurément la panse arrondie du ciel pour faire de la place aux nuages, mes amis du désert, mes compagnons d’infortune, mes belles crinières célestes, blanches opiacées pour mon regard abimé. D’âme chaviré.
C’est la sortie de soi qui fait quelque chose. La chose. De quelle loi ne puis-je être plusieurs, fragmenté, contredit de l’intérieur ?
    A mi-chemin d’une espérance de vie, toutes statistiques confondues, l’entre-deux pointe, cap solitaire, fragile espace. A égale distance des points de chute, où la nuit m’avale. Seconde statique, bascule définitive, fissure au cœur du monde. Toute cette encre qui déborde, ce sang enflammé, pétrole amoureux cherchant la vie dans son repère d’indicible et le son mat de sa nature.
        Folle molle cave chaude sanguine éponge jouit. Le vit acméique et l’encens qui brûle. Toutes nos odeurs empestent le cosmos, fragrances humaines qui voyagent pour la bouche fine d’une mystérieuse altérité. Nous allons droit au néant et chaque jour est fait d’oubli. Jouit-elle, l’ambre fossilisée translucide? Comme ce monde respire !

Ma peau est mâle, femelle partielle. Je subis le rut, animal de première couche, mélodique en synaptique des strates limbiques pour l’émoi, et l’immaculée conception qui trône corticalement, fausse valise de pureté contredite. Quand nous tenons debout, il y a comme une danse miraculeuse, un virtuose phénomène.


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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 16:35




Blanche page aux lignes bleues sur lesquelles je pends un à un les maigres corps tombés du bec de ma plume.

            Rectangle coupé dans l’image.


La joie d’ouvrir.

Trouver la règle qui crée le jeu.


Sauvage écriture de l’en-deça. La totale naïveté. Jusqu’à comment penser se déroule, oublier. Non pour l’esprit, pour que le mot s’éructe du corps, déboule en vrac de la peau, suinte sur le suaire livide de la page, laisser trace chair odeur empreinte. Périnée enflammé, lombalgies solides, épiderme clouté, souvenir rigide. La silencieuse agonie des cellules qui donnent la vie. Visible l’appel des nuages au contact de l’orbite creuse, la rétine obstacle déchiffrant beauté. Licencieuse harmonie du couple nocture désendormi. Rajoute une ligne à ta page. Je vais enregistrer des sons bruts. M’amuser. Photographier mes pieds en l’air, dans leurs chaussettes, avec le plafond. Ils feront coucou. Je vais colmater les brèches. Maintenant. J’enregistre, photographie, colmate. Maintenant. Je m’amuse ! Dehors les gestes fous des nuages, toujours explorent ma rétine, à jamais abîmée. Je colmate en déchirant. Je déchire le dessin pour mieux recommencer. Dehors les gestes fous des nuages continuent d’exploser ma rétine, tombée dans l’abîme. Les nuages délirant déchirent ma rétine endolorie de beauté. La beauté surgit des nuages et fonce sur mon œil abîmé.


 

Papa, pourquoi les étoiles brillent-elles ? Maman j’ai peur. Je faisais des cauchemars. Je fais des rêves érotiques à connotation sexuelle. Mon corps est homme. Je chavire. Pourquoi ne pas chavirer.

 

                        Sous leurs franges cotonneuses aux rupestres allusions, les nuages récoltent les photons roux du couchant. Embellis par l’échange. Embellis par l’échange. Je suis venu retrouver la vie, et toujours tombe sur les nuages.


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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 22:27


































Quelques nuages, pointés à l'horizon
font une pause
dans leur long voyage
Aux echymoses une brume
pour allonger le temps.

Et la nuit qui tombe, sur ma joue s'enflamme. Monte aux nues chercher sa proie, l'odeur palpitante d'une chair. Désenferme le monde.


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