Vents violents, bourrasques et grandes gifles stellaires, lumière folle, pleine. Dans leurs ventres ça fait des mouvements, des angoisses d’un trop, la joie violente et sans prise, du désir de vivre, de conquérir une autre liberté, d’être dans ce corps qui les appelle. Ils ont la tête qui bascule vers le ciel, la bouche en vase pour cueillir l’écume bleue, ils s’extasient, renaissances printanières --- Quotidien d’humeur et contingences brutes : chaque fois que c’est insupportable – portrait fracassé, cœur endolori, estime salie – on détourne l’attention, parce qu’on sait comment faire, on sait très bien ce qu’il faut faire, on sait toujours. Mais ce ne sont que des stratégies de l’esprit, des décisions. Nullement des forces de corps. Alors on s’épuise, tirant à hue et à dia, poussant les aiguilles dans le sens inverse de leur penchant naturel, à l’opposé de toutes les forces vives et des épuisements vitaux. De toute manière, toutes tes stratégies, hein, tu peux te les foutre au cul. Je subis pas mal quand même. Mon organisme, mon être au monde. Normal : c’est ma seule institution. --- Autant le dire, autant l’écrire au fronton, sous l’arche osseuse : chaque contact est un pétillement. Chocs et frissons. Bousculement de protons et télescopages électroniques. C’est par là que ça arrive. C’est en face que le souffle revient. Détour. Naine blanche qui reprend des couleurs, il y a des antennes qui frétillent, des messages radio qui touchent leurs hasardeuses cibles --- Comme on se touche les intérieurs par les voies de surface, comme on se dit le plus grave du rapport humain avec le temps qu’il fait, comme ça nous tient sereins ces petits riens, elles nous sauvent l’intime ces superficies, elles le nourrissent, l’apaisent, le respectent. On se rencontre.
