13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 05:06

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Ce sont des vertiges effrayants, des commotions d'esprit qui me laissent sans mots, pris entre effarement, effroi, incrédulité... Un sentiment d'impuissance où vient se loger la conscience de ma responsabilité comme un vers dans une pomme. Au rappel d'un événement marquant qui semble avoir eu lieu hier mais s'inscrit à une année de distance dans la réalité, comme à la vision saisissante d'une lune pleine, nacrée, dont la phosphorescence baigne dans les vapeurs mauves du soir. Pas possible. Un tel décalage entre ma perception et le réel. Une telle beauté s'imposant à mon oubli, l'interrogeant, suscitant et ressuscitant les plus existentielles des questions. Je vis, ou je passe à travers la vie. La vie passe en moi, le sais-je encore? Puis-je en nommer la saveur? Suis-je capable de tout abandonner pour contempler jusqu'à ce que mes yeux pleurent de ne pouvoir se fermer sur celle qui sublime maintenant le crépuscule? Tout ce qui m'arrive est bon. Mais il m'arrive trop de choses en même temps. Est-ce que ça reste bon, à vivre? Je suis où, dans tout ça? Qu'est-ce que je goûte réellement? Dans le velours du temps, suis-je bien calfeutré? Je ne mange plus, je mets des choses dans mon corps. Je ne dors plus, j'attends que l'épuisement m'assomme – et il ne vient qu'une fois consumée les braises vivaces de mes pensées. Je n'échange plus, je dépose à qui veut bien des pièces de moi de-ci de-là. Je ne pèse plus, je passe, saute, cours. Et dans un autre vertige, parfois, surgit du fond de mon intuition, du centre de ma fatigue, confusément, la sensation d'une grossière erreur, une angoisse tissée de doute: et si, au moment où survient enfin le tant attendu, je passais plus que jamais à côté de l'essentiel?

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