13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 18:22

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Hier, je n'avais je crois jamais ressenti cela, ce que j'ai ressenti hier. J'avais besoin de voir le soleil, de le regarder, de le sentir frapper mon visage. Il fait rudement froid depuis des jours, et le ciel est d'un gris monocorde, des nuages homogènes sur lesquels se distingue à peine des voiles violet, bleu ou jaune, très pales. Hier il faisait beau et je me sentais littéralement appelé par la lumière directe du soleil. En rentrant du travail, malgré le froid, je sentais un besoin viscéral d'aller marcher dehors et de trouver un coin où je pourrais me disposer sous les rayons solaires. Il en était à ses dernières lueurs quand je suis arrivé au pied d'une tour où j'ai pu m'adosser à un muret et exposer mon visage aux rougeurs orangées de son couchant. J'étais comme obsédé par cette nécessité de sentir le soleil caresser ma peau, de pouvoir le regarder dans les yeux. Surpris, étonné de ressentir cela, que ça s'impose à moi, que ça indique une nette préférence à tous mes mouvements. Il nous restait quelques minutes de muette conversation. Derrière moi, l'immeuble de béton, devant moi un rond point où les véhicules s'empilaient: à l'heure où l'on quitte le travail et rentre chez soi. Au loin, je devinais la silhouette d'une montagne, et je pouvais imaginer la plaine qui fut là, un temps. Une odeur de kérosène, le bruit de la circulation à travers mes écouteurs en lesquels se chamaillaient moteurs et piano, accélérateurs et oude. Ça puait, c'était bruyant. La plaine était silencieuse, on pouvait y entendre des oiseaux, et le bruit de l'eau qui s'écoule un peu plus loin. Une femme avait sorti son téléphone pour prendre une photographie du soleil à contre-jour, les profils des bus et des voitures se découpant noires sur le ciel métallique. Et le sens, et le sens de tout ça. Elles tournaient en rond, les voitures. Le soleil se couchait. La plaine avait disparu depuis longtemps. Et moi?

 

 

 

errant toujours

 

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commentaires

L
Rester humain ? C'est peu de le dire !<br /> Humain, c'est avoir peur d'être '<br /> C'est ce que j'ai toujours ressenti. Ici, ailleurs, chez moi.<br /> Crois-tu qu'un jour, nous serons capable d'une vraie mer de silence ?
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C
<br /> <br /> définitive? hum, pas dans ma malette ! ;-)<br /> <br /> <br /> moins peur d'être (vécu idem) je continue d'espérer, il me semble éprouver parfois cette direction !<br /> <br /> <br /> chaudes salutations !<br /> <br /> <br /> <br />
C
Coucou ,<br /> j'étais en train de prendre un bain de mots quand j'ai découvert ton blog: c'est génial! Moi aussi j'aime bien tout ce qui est "esprit", "imaginaire"... A l'occasion viens faire un tour ;) Je<br /> t'encourage vivement, continues, j'adore!<br /> A plus tard !
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C
<br /> <br /> merci pour ce mot sympathique Camille!<br /> <br /> <br /> <br />
D
Je me suis souvent demandé, avec terreur, "et s'il ne revenait pas? Après s'être couché. S'il ne revenait pas."<br /> <br /> La Vie tient à beaucoup et si peu de choses. J'ai entendu il y a peu que si la Terre s'était trouvée 5% plus près du soleil, nous ne serions pas là pour en parler. 5%, à l'échelle de l'univers<br /> c'est un grain de sable...personnellement cela me rend très humble. :)
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C
<br /> <br /> ça me rappelle les lectures lointaines: Ramuz et son "si le soleil ne revenait pas" :-) des angoisses ataviques sans doute !<br /> <br /> <br /> mmh, l'équilibre est mince, comme vous, humble et petit, sentiment douloureux et précieux je trouve, à chérir pour rester humain peut-être?<br /> <br /> <br /> <br />

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