6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 16:57

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Sous le couvert des arbres miroitaient des milliers d'étincelles. Taches jaunes ricochant sur les feuilles d'un vert phosphorescent, dessinant une gigantesque dentelle d'ombres aux formes délicates. Et je marchais entre les gouttes de lumière l'âme pareillement lumineuse, le cœur ciselé d'ombres jouant avec leurs frontières, dansant avec le soleil qui les découpait. J'étais frappé du contraste avec la veille. La veille je ne voyais rien, même les yeux ouverts. Aujourd'hui, ma tête se lève spontanément pour capter ce qui l'entoure, elle exprime l'ouverture de mon organisme, l'humeur avenante qui me permet d'accueillir un peu de ce dehors en ce dedans. Je porte encore dans mes muscles la sensation sur laquelle semble reposer cette attitude modifiée, ce regain d'intérêt pour le monde, cette possibilité de laisser entrer en moi ce qui n'y est pas. Celle qui m'est venue lorsque j'ai eu le sentiment de maîtriser ce que je faisais et qui me permettait d'espérer vivre une situation prochaine importante dans la confiance et la sécurité, avec donc un éventuel plaisir. J'ai pu m'imaginer dominer cette circonstance à haute valeur et à haut risque, et du coup, une force s'est installée dans ma poitrine, creusant son lit jusque dans la grande mer de mon âme. Ce sentiment plein et rassurant me donnait une consistance et me protégeait de la dimension menaçante de l'événement à venir. Alors je marchais ainsi, au milieu des rayons et des jets d'ombre, caressé de courants d'airs, avec la même lenteur que la veille, cette lenteur où s'étaient décomposées mes pensées pour ne laisser place qu'aux émois bileux qui m'habitaient, mais qui aujourd'hui me permettait d'accueillir d'autres saveurs intérieures, plus lestes dans les jambes, plus ouvertes dans les yeux, plus tranquilles en l'esprit. Et tout me semblait plus léger. Spontanément. Les mêmes éléments qui la veille occupaient toute la place et faisaient un remugle en ma respiration, me sont apparus comme des obstacles surmontables, des embûches qui n'empêchaient pas ma joie présente d'exister, qui n'avaient plus prises sur les parois de mon cœur courageux. J'en viendrais à bout, et pas une ne m'empêchera de goûter à ces tranchées lumineuses qui font des ponts entre les nuits, des tunnels de clarté entre les ombres. Et la phosphorescence du monde me reviendra toujours droit au cœur comme l'offrande sublime de tous les réconforts.

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commentaires

V
<br /> bien sur que les temps changent...et c'est tant mieux....pensées,virtuelles,sincères et à bientot (dans zun mois???)<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> zun zour ! dezou ! ;-)... à zuivre...<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> Moi,j'ai toujours eu beaucoup de mal avec "L'ECRIT"<br /> Je dois être fougèredésssinée...Mais je reviens ICI<br /> Parfois ou la nuit...<br /> Une terre de Sienne dans l'abdomen<br /> ou l'âme humaine...<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> un mois plus tard... la vie change, le rythme change ! mais un merci rétroactif ! d'âme...<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> BOnjour !<br /> <br /> Je vous lis toujours avec plaisir. La qualité de vos mots et celle de vos photos me plaisent.<br /> C'est au sujet de vos photos que j'aimerais m'entretenir par mail. J'ai besoin de l'une d'elles.<br /> <br /> Pouvez-vous me contacter ? Rapidement, s'il vous plaît.<br /> <br /> Un merci tout grand.<br /> agnès<br /> <br /> <br />
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