pourtant squelette

j'aimerais descendre en moi, si profondément que tout s'éclaire enfin
voir, bien voir, cette vérité
les nécessités de ma chair vivante, les seules
j'aimerais dissiper ces troubles emmêlés
aller si loin, là où se déclare en transparence ma voix, la seule
j'aimerais me taire assez longtemps pour que ce mot
s'énonce à mon entendement malgré moi
celui qui épelle mon nom tranquillement, ce mot, le seul
tout mon désespoir, toute ma fatigue, tout mon désenchantement
ils sont là, au pied de cette supplication, épuisés d'attente
toutes mes forces y dorment, languissantes et tristes
ô que tombent à jamais armures et carapaces, voiles et nuées
cette souffrance invisible pourtant squelette de mon être

Comments

[Désirée]

Il m'arrive de rester au seuil des mots, de ne pas pénétrer l'autre. Puis comme j'ai une forte tendance à me satelliser, je reviens, je relis et là c'est l'électrochoc. Je suis tellement dans le
même désarroi, je cherche tellement à en sortir, je vois l'issue mais quelque chose s'entête, refuse à prendre l'exit. J'approche pourtant de la porte ouverte. Et de la lumière. Mais à quel prix?

[complexus]

le prix... on est toujours parfaitement libre n'est-ce pas, c'est d'en assumer les conséquences qui n'est pas si évident...

[Faustine Didiovna]

Dieu que je me reconnais dans ce que vous écrivez ici ! Votre voix me fait parler.

[complexus]

c'est bien, fait plaisir ! :-) et enchanté Faustine

[miette]

c'est triste mais c'est beau !

[complexus]

un peu triste hein... la quête esthétique, l'expression, la tentative d'expression sublimée, donne du sens à cette tristesse, chez moi... c'est une façon de ne pas en être seulement la victime,
mais d'en tirer quelque chose... alors si ça peut paraître beau, en plus, c'est tant mieux ! merci pour le mot!

[yaris]

Amen !

[complexus]

merci :-)