10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 17:04

 

Saleve 0023

 

 

Morceau de paix, tranquille et doux

D'un pied j'y repose

en équilibre sûr

nul effort: le fil d'un déroulement.

Les clartés intérieures, toutes faites

Bien mises, joliment dessinées, presque coquettes

Je sens l'espace, la claire posture

où siège maintenant ce corps apaisé.

L'unité embrassant l'ambivalence

le regard neutre sur la tiédeur des sentiments

et les voici portés, sereinement.

Nulle attente, au contact de ce qui est

En plein ciel d'une dérive quiète.

Laisser la vie dérouler son mouvement

loin des mains craintives, figées en peur

à l'abri de celles qui croient pouvoir maîtriser.

Joie de pouvoir résider au beau milieu du doute

de trouver au sein de sa cabane bordélique

dans l'emmêlement chaotique d'un grand fatras d'émois

un fauteuil de chair, reposé, confiant

morceau de paix, tranquille et doux.

 

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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 17:53

 

Saleve 0022

 



Des ces années longues et lointaines, si brèves.
De ce rassemblement immémorable d'instants, plus dense que n'importe quelle masse repliée sur elle-même.
Tout savoir, tout retenir, tout vivre.
Nul espace ne sait mieux me rendre à la vie que cette heure nue, vierge de son inquantifiable expérience, à jamais infinie, renouvelée.
Tension folle de mon esprit, grand voile tendu dans l'immense pour cueillir la moindre vibration, sentir la plus petite particule.
    Comprendre. Saisir. Rester. L'ouverture des portes, visières qui se dévoilent. L'âge qu'on a, les statistiques de la mort, ce qui reste possible, et l'océan de désir, les montagnes de rêves. Puis ce contact dur, réel, brut et brutal, avec ce qui est là, force mate d'un mur qui ne tombe sous le souffle d'aucun soupir, pas même d'un coup de poing.
    Étendue, où la parole étire l'imagination, comme une soie malléable, molle, plastique, grande matrice où s'enroulent toutes les aspirations, d'où s'envolent tant d'espoirs. La petitesse de l'instant fait des immensités insoutenables. Délirantes.
    Ce n'est plus le monde que mes gestes ordonnent. C'est celui qui ordonne mes gestes. Vaste puissance, grande boule de terre en mouvement, ronde force inaltérable qui m'emmène dans son inexorable voyage. Tout ce sur quoi je n'ai pas prise, d'une grandiose beauté, terrifiante, bouleversante, mais si vraie, si exacte, si sûre, qu'elle apaise aussi. Accordé. La place, l'ensemble. Unifié.
    D'appartenir à cette heure nue, cette mauve déshérence de lumière, jour parmi les jours, qui m'abandonne, me laisse à la nuit. M'emballe dans son incessante mue, où je gagne et perds, prends et donne, reçoit et livre, commerce d'homme, commerce organique, chant millénaire.
    Indicible impression qu'une délivrance pourrait surgir de la parole la plus précise pour exprimer cet éprouvé confus de beauté, de tragédie sublimée, ventilée au souffle poétique. Comment dire, dire comment. Le trouble, dépassement, incommunicable et si présent. Tout entier là, échappant. Enveloppe chaude, invisible. L'imperceptible changement de rythme, en chaque perception. Latence. Folie. Déchirure, raclement, désolation. N'être plus qu'un homme, n'être enfin qu'un homme.
    Âme boursouflée d'hématomes à se cogner aux quatre coins du vide. Plantée dans l'ignorance, comme un totem, une divinité, arbre animal, en désarroi devant ceux que la maîtrise a su berner, adulant celle qui les trompe. Âme perdue, vaincue. Sise dans la boue, la fange des sagesses les plus humbles. Cul mouillé. Pluie du regard. Solitude.
    Grande gifle.

 

Saleve 0036

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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 17:35

 

Interieurs--balcon sur monde--vues silencieuses 0028

 

La lune opale rectangle le ciel
Sous la musique des espaces
    Les voix d'enfants qui percent les vitres
    Et chahutent mon trouble
Immobile dans sa folle vitesse
Proche dans son impensable distance

A l'étonnement nul n'est tenu. Et pourtant...

J'ai rencontré trois jeunes hommes charmants, trois hommes tranquilles, qui n'avaient pour me rencontrer rien d'autre que leurs sourires, leurs regards francs et sûrs. Il n'y a eu entre nous aucun des embarras qui animent les visages, les attitudes, le ton des voix de ceux qui se sentent menacés par la présence de l'autre. Nous étions quatre jeunes hommes différents, chacun serein d'être ce qu'il est, chacun content des présences qui l'entouraient. J'ai eu envie que cette société fonde un empire éternel au centre de mon existence. J'y aurais invité chacune des demoiselles qui, à sa tranquillité, aurait ajouté un brin de désir envers l'homme apaisé que voici rêvant, bercé encore par la profonde amabilité de ces instants fragiles et précieux.

 

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 15:51

 

DSCN0045

 

 

L'homme de la mer.
T'en souviens-tu?
Tu cherches, volant au-dessus de cette page, le motif de t'y répandre.
Tu cherches des raisons.
Tu cherches des raisons pour entrer dans l'irraisonné.
    Là où la raison disparaît dans les résonances.
Et depuis ton questionnement, tu n'en trouves pas, de motifs. Rien de sérieux. Il ne te reste, à l'idée de venir répandre tes phrases tordues, tes images incomplètes, ton langage incompréhensible, qu'un sentiment d'absurdité, d'égarement, de perte.
    Tu cherches en vain.
    Il faut y être pour comprendre, se souvenir, sentir. La plénitude d'un sens à peine définissable, une ondée indéchiffrable qui est bonne à vivre ainsi, indéchiffrable. Toutes perceptions modifiées, la question a trouvé sa réponse, d'ailleurs elle a disparu.

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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 16:33

 

Saleve 0042

 

Retrouver la page, la plume, le silence. L'immédiateté, le geste d'écriture. Retour de poésie.

Au coucher, la liberté des élans construit des mondes. Au lever, folie, délire que ces plans échafaudés dans l'immense.

Je dois réellement m'arrêter pour réellement recevoir.

La poésie s'annonce à moi par le manque. Il manque à ma vie quelque chose pour qu'elle s'annonce par le désir.

Parfois, j'aurais aimé que la simplicité recouvre chacun de mes gestes.

Pouvoir aller dehors avec ce dedans si complètement habité.

L'attention tournée dedans longtemps, d'un œil calme et contemplatif, j'observe et prends note. J'oublie le dehors. L'heure. La journée. Suis seul avec la trame qui flotte en moi, pièce d'étoffe qui tient en l'air, sensible aux moindres vibrations. Grande gerbe de lumière intérieure.

Ne pas être d'accord avec ce qui gouverne en silence.

Ça continue de rêver d'une vie dont le centre, l'éveil, le motif ne serait autre que la poésie.

J'avais ce grand espoir de partir sur la route.
J'avais ce tremblement à l'idée de vivre loin.
J'avais ce portrait d'un poète aux pieds nus dans sa belle maison.

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 16:06

 

DSCN9981

 



deux gouttes d'eau
perles de pluie
sous tes yeux fatigués

présence dans la gorge
froissement d'une lamentation
et tremblement épuisé

des paroles sans bouche
des larmes sans regard
une âme sans voix

tu cherches ailleurs
ce qui est là
interdit, difficile

deux gouttes d'eau
tremblent au bout des cils
dans ta voix hésitante

nous sommes deux
quatre, mille, trop
jamais assez

pour combler le manque
d'une seule présence
au creux du corps

alors creuse encore
la niche du désir
des vents misérables
protège mieux encore
son chant vif et précis
son fol et libre présent

 

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3 octobre 2010 7 03 /10 /octobre /2010 15:04

 

Courry 0007

 


Dimanche de grand ciel bleu
    Et tranquille à s'en étonner
Comme le monde tremble tendrement
        Sous ce soleil humain
Le fol étourdissement d'une âme assise en pleine lumière
    Sur ses épaules l'univers comme un moineau
    Dans sa gorge le vieux rire de l'enfance
        Chapeautée d'un puits de silence
        Où résonne encore chacun de ses cris
            La moindre de ses paroles
J'aime vivre, dit-elle
J'aime vivre à nouveau
    et sur son visage qui bouge à peine
    et sur ses lèvres muettes

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 13:54

 

DSCN0040

 

 

Après avoir couru follement dans le sable
Où l'effort est en chaque pas comme un supplice
Donnant la mesure de nos constitutions
Marché quelques secondes sur les mains
Par l'équilibre précaire d'un joyeux désespoir,
Après s'être laissé mollement bousculer au sein des roulis
Où nous pouvions sentir la force indomptable de l'océan
Qui frappe la peau et tord les os sans prendre garde
Contorsionnant dans sa puissance ravageuse
La pauvre marionnette de chair
Qui s'amuse d'être ainsi rappelée aux éléments.

Après avoir tenté de glisser le plus longtemps possible
Sur le ventre lisse de ses lippes ourlées
Bouches qui s'affalent sur elles-mêmes
Et avalent en un dangereux baiser
Les corps désarticulés, écrasés dans sa gorge de sable
Et nous riant encore de devoir nous avouer si faible
Devant la consistance d'un liquide.

Après avoir de nos sandales
Imités les raquettes en jeu d'adresse
Pour se renvoyer une balle
Qui nous faisait perdre les âges inutiles
Componctions, orgueils et blessures toutes
Assommées par nos semelles hilares.

Après avoir épuisé nos souffles et nos élans
Contre les vagues et le vent, les sables et le temps
N'arrachant à nos yeux larmoyants
Que des larmes de rire
Dont il me reste encore
Posés sur mes iris tel des loupes
L'humide spectre lumineux qui sert à mieux discerner
Celle qui, de toutes les nourritures,
Vient le plus directement au cœur.

Après avoir tels de sots adolescents
Dont la sottise est encore belle
De ne se dresser contre rien
Sinon contre la stupeur du grand ciel
Inventé des règles sous nos pieds coureurs
Pour tirer des heures oblongues et jaunes
Quelques ludicités supplémentaires.

Après toute la légèreté qu'un homme peut trouver sur Terre
Et tandis que le bleu se retirait du ciel
Comme une grande marée céleste
D'où surgissaient telles des coquillages opalins les étoiles
Au milieu des astronomiques profondeurs à l'opacité mauve,
Encore hypnotisés par l'effort et la grande chute stellaire
Qui avait, entre les quelques nuages de sa composition,
Fait les peintures qu'on lui connait si bien
Mais dont l'œil ne se lasse pourtant jamais
Et devant lesquels l'âme ne peut s'empêcher de trembler
Saisie d'un trouble qui remonte si loin
Et fait tant de silence en nos voix
Qu'il doit s'agir d'un lieu où les mots n'existent pas.

Ainsi, empruntés à se trouver si pauvre de langage
Mais tranquilles d'une insondable connaissance
Nous nous trouvions réunis par la lenteur de nos pas
Marchant le long de cette onde chemineuse
Qui serpente et surplombe la plage
Plongés sous la masse imposante d'un silence
Où pouvaient s'unir toutes les fins du monde
Toutes les mélancolies d'un horizon en flamme
quand les corps épuisés jusqu'au contentement
s'abandonnent à l'air ambiant et aux chants du ciel
Comme s'il ne restait à gagner et à perdre
plus rien sinon le goût de cette heure merveilleuse
Où nous lévitions en la plus pleine des plénitudes.
Rassemblés secrètement en ce qui, à peu de choses près,
Aurait pu être la procession sacrée
Par laquelle nous aurions dans une naïve dignité
Célébré ces instants où ce qui est petit et simple
Révèle au cœur engourdi la grandeur et la richesse
Qu'il y  a à pouvoir obtenir gracieusement
Si ce n'est que quelques fragments
D'un passage en ce royaume sans éternité,
Dont on subirait pourtant volontiers l'éternel d'un siège.

Comment ne pas être empli d'une gratitude étonnée
Quand c'est aussi par les dimensions fortuites d'un destin
Que nous pouvons jouir sans inquiétude aucune
De tous les éléments qui nous entourent
Et de cette paix qui par hasard réside là où nous sommes
Nous qui sommes nés vêtus de toutes nos facultés
En une ère et un territoire circonscrits et mal distribués?
Et n'est-il pas capital de s'en rappeler le fait,
Qu'ils sont certes gorgés de possible entre les contraintes
Mais dont seule la minorité qui nous a épousé
Peut tirer le profit qui ne suffit gravement plus
A son étrange bonheur, quêté dans l'erreur
Là où pour sûr il ne se trouve pas
Tandis qu'il se donne avec la plus désarmante franchise
Aux lieux les plus humbles, oubliés sinon dénigrés?
- Sans doute sous l'effet de nos humaines peurs
Dont accueillir le sens et reconnaître la légitimité
S'annonce comme le chemin le moins contournable
Pour mieux que toutes les volontés du monde
S'en affranchir avec la tendresse et la sécurité
Qui fondent notre originel besoin d'humanité.

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 10:01

 

DSCN0062

 

 

L'océan et l'amitié
creusant dans le sable
le dessin des jeux
où se sont renouvelées
la première et la dernière de mes forces
ma joie la plus enfantine
et le plus vieux de mes contentements
où j'ai commencé mon premier amour
et où je m'assoupirai d'un dernier souffle

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15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 17:08

 

DSCN9919

 

 

Sauter dans la rivière
Me laisser tomber
L'eau
La peur, léger vertige
La chute rapide
Fragment d'envol
Conscience animale
Je tombe
Évanouissement d'esprit
Brève stupeur
Où s'éteint la pensée
Qui ne revient à elle
Qu'au fond du puits
Quand le mouvement s'arrête
Et qu'à la surface attendent
Le souffle et l'air

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