Aimer écrire. Aimer les mots – leur son dans la tête – leurs phonèmes imprononcés dans la bouche mais qui s’y éprouvent tout de même – leur résonnance infinie – l’ouverture poétique de chacun s’il est déposé dans l’ouverture poétique des mondes insoumis – l’ivresse du jeu qu’il y a à saisir un mot pour l’écrire – cet arrachement au silence d’un signe, l’extraction au sol d’une pierre à jeter dans l’eau pour éclabousser le visage du jour – plaisir incompréhensible, incompressible d’avoir les mots pour outils, de n’avoir qu’eux entre soi et le temps, soi et le monde – cette jouissance subtile à peine identifiable.
VII
Nous échouerons finalement
Toujours
Immanquablement
Nous échouerons au bout du compte
Au bout du chemin
Contre l’écueil du temps
L’écueil infini de notre finitude
Nous échouerons tous les mouvements que nous avons entrepris